Mes valeurs : le conseil responsable


Le conseil traditionnel

        Maximiser le rendement pour l’actionnaire

Vous le lirez dans ma biographie, j’ai été formé aux métiers du conseil tels qu’ils sont pratiqués au service des grands groupes industriels et financiers, à l’exemple des cabinets américains qui les ont initiés. En général l’approche est fondée sur des outils, des méthodes, des grilles de lecture et d’analyse qu’il convient d’appliquer à une entreprise ou à une partie d’une entreprise en vue d’en optimiser la rentabilité financière. L’objectif est alors de maximiser le rendement pour l’actionnaire, afin de soutenir la capitalisation boursière de l’entreprise, c’est à dire sa capacité d’action et son existence même. Les recettes du succès proposées font désormais partie du paysage courant, et ont modelé le monde tel que nous le connaissons : réduction des coûts de production via la réduction de la masse salariale et la délocalisation des approvisionnements et des ressources humaines ; diminution de la durée de vie des produits afin d’en augmenter le renouvellement ; surproduction pour réaliser des économies d’échelle, soutenue par une surconsommation de matières premières et d’énergie, à grand renfort médiatique pour écouler le fruit de cette surproduction ; multiplication démesurée de la logistique et notamment des plates-formes de transit de marchandises ; virtualisation des services et des interactions via le monde numérique. Je ne parle même pas des impacts géopolitiques du lobbying des grandes multinationales auprès des gouvernements et des institutions internationales afin de s’assurer approvisionnements et débouchés commerciaux…

        Valoriser la mobilité et l’interchangeabilité

Le conseil a également pris la forme du conseil en management des organisations et des ressources humaines. Les recettes ? Structuration transversale des services et des équipes en plates-formes et projets, superposée artificiellement à une structure pyramidale du personnel fondée sur la hiérarchie et les rapports de pouvoir ; valorisation de la mobilité pour travailler ou participer à des réunions dans les unités décentralisées ou délocalisées ; valorisation de la polyvalence pour assurer l’interchangeabilité des personnes et des fonctions, etc. Les résultats de tout ceci sont bien connus. Appauvrissement des ressources et pollution de l’environnement ; endettement des personnes pour soutenir la consommation ; précarisation des emplois et baisse générale de la motivation et de la santé des salariés, à tous les niveaux de la pyramide ; déshumanisation des relations dans les entreprises et avec leur environnement – notamment leurs clients ; baisse de la qualité des produits et des services ; dilution de la responsabilité et maintien des personnes dans une soumission et dans l’illusion que cela, tout cela, est une fatalité qui ne peut changer. Que c’est la seule façon, « moderne », de penser l’entreprise, le travail, l’emploi, l’économie, la société, la vie elle-même. La réalité est toute autre, et c’est vers cette prise de conscience que s’oriente le conseil responsable.

Un conseil responsable devant qui ?

  • D’abord vis à vis de moi-même. Je conseille les entreprises en accord avec mes valeurs, et dans le but même de concrétiser ces valeurs. Je crois, pour en avoir été témoin et pour le vivre moi-même, qu’une autre façon de vivre sa vie professionnelle est possible. Et je crois que la PME est un cadre privilégié où tenter cette conversion et se remettre en mouvement et en action. Certaines formes d’entreprises coopératives, même, se développent et séduisent un nombre toujours plus grand de travailleurs, parce qu’elles questionnent les modes traditionnels d’organisation, de décision et de rétribution. Ces structures ne sont pas parfaites, et leurs équipes, comme les entreprises traditionnelles, ont besoin de soutien dans leur prospection d’un autre vivre ensemble économique.

  • Responsable également devant mes clients, pour leur proposer un soutien adapté à leur réalité concrète et contribuer à leur côté à leur entreprise. Ce ne sont pas des modèles tout faits pensés par d’autres, c’est plus que de la personnalisation, qui est un autre visage du merchandising, c’est disons de la co-création, une élaboration conjointe où priment le regard extérieur, l’écoute et le transfert de compétences, dans l’objectif de contribuer à concrétiser les valeurs qui fondent et guident leur entreprise.

  • Enfin, responsable devant la société elle-même, qui ne peut plus se contenter de recettes écrites et inventées ailleurs, en d’autres temps, mais qui doit se réinventer elle-même, de l’intérieur, au présent, comme elle l’a toujours fait.

Assister et contribuer au renouvellement de la société en train de se faire, en suivre et en aider le mouvement auprès de ceux qui en sont les témoins et les acteurs, voilà le défi enthousiasmant que se propose de relever le conseil responsable.

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